Saint Simón de Rojas, né le et mort le , est un religieux espagnol de l’ordre des Trinitaires, témoin de la spiritualité du Siècle d’or. Tout en remplissant des fonctions officielles à la cour impériale, il a consacré son existence à l’assistance des malades et des indigents, ainsi qu’à la propagation de la dévotion au Saint Nom de Marie. Surnommé l’Apôtre de l’Ave Maria, il a été canonisé en 1988.
Simon de Rojas est né le 28 octobre 1552 à Valladolid, en Espagne. Il reçoit de ses parents, Gregorio Ruiz de Navamuel et Constanza de Rojas, une éducation imprégnée de piété mariale. Entré, dès l’âge de douze ans, au couvent des trinitaires de sa ville natale, il y fait profession le 28 octobre 1572. De 1573 à 1597, il poursuit ses études à l’université de Salamanque : c’est durant cette période qu’il est ordonné prêtre, en 1577. À Tolède, il enseigne la philosophie entre 1581 et 1583, puis la théologie jusqu’en 1587, année où il refuse de se charger de la chaire d’Écriture sainte. À partir de 1588 jusqu’à sa mort, survenue à Madrid, le 29 septembre 1624, il se verra confier un certain nombre de responsabilités à l’intérieur de son ordre : prieur de différentes maisons; deux fois visiteur pour la province de Castille, puis une fois pour la province d’Andalousie; et en 1621, provincial de Castille. Bien qu’ami du réformateur Jean-Baptiste de la Conception, qu’il rencontrait à la confrérie du Saint-Sacrement, Simon n’est jamais passé aux trinitaires déchaussés. Par ailleurs, il a été nommé précepteur des Infants d’Espagne, don Carlos et don Ferdinand en 1619, et à partir du 1er janvier 1622, confesseur de la reine Isabelle de Bourbon, épouse de Philippe IV. Il composera ainsi un petit traité à destination d’Anne d’Autriche, fille de Philippe IV, à l’occasion du mariage de celle-ci avec Louis XIII.
Ces hautes fonctions ne lui font néanmoins jamais perdre de vue les deux grandes priorités qu’il s’est fixées : le service des pauvres et la dévotion mariale. Fidèle au charisme de sa famille religieuse, il œuvre au rachat des esclaves, assiste les pauvres sans acception de personne, réconforte infirmes, prisonniers et marginaux de tous genres. Il n’accepte de devenir responsable des enfants royaux qu’à condition de poursuivre ses activités caritatives, et va jusqu’à déclarer donner la préférence aux déshérités, dans une période d’épidémie où l’empereur tente de lui interdire de fréquenter les hôpitaux, par peur de la contagion. Confesseur de la reine, il refuse toutes les prérogatives (carrosse, rétributions) attachées à cette charge, mais profite de son influence à la cour pour faire graver Ave Maria en lettres d’or sur la façade du palais royal de Madrid.
La dévotion au Nom de Marie constitue, en effet, l’autre volet de son apostolat. Le 14 avril 1612, il fonde la Congrégation des Esclaves du Doux Nom de Marie, sorte de confrérie composée de laïcs, toutes classes sociales confondues, qui comptera parmi les inscrits le roi d’Espagne et ses enfants. Les affiliés s’y engageaient à glorifier Marie en servant les pauvres, considérés comme les fils de prédilection de celle-ci. Dès 1619, Simon presse l’augustin Bartoloméo de los Rios y Alarcon, de propager la confrérie dans les Pays-Bas méridionaux, d’où celle-ci rayonnera à travers toute l’Europe. Par ailleurs, la dévotion mariale du trinitaire combine manifestations populaires et culte liturgique. Ainsi, il fait imprimer des milliers d’images pieuses avec l’inscription Ave Maria, ou confectionner des chapelets de soixante-douze grains (selon l’âge présumé de la Vierge) blancs, reliés par un cordon bleu, ces deux couleurs symbolisant respectivement l’Assomption et l’Immaculée Conception. Images pieuses et chapelets sont ensuite envoyés à l’étranger, particulièrement en Angleterre, fief de “l’hérésie protestante”, selon les mentalités catholiques de l’époque. Il compose également un office liturgique en l’honneur du Nom de Marie, lequel office se verra soumis à l’approbation pontificale de Grégoire XV, le 5 juin 1622, puis étendu par Innocent IX à l’Église universelle, lorsque celui-ci institua la fête du saint Nom de Marie, en 1683.
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